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Une école pour les blessés

Dessin de guignol en poilu

Dès le mois de novembre 1914 la guerre de mouvement laisse place à la guerre de position qui s’illustre dans une guerre de tranchée. C’est une nouvelle façon d’envisager les combats. La modernisation de l’armement, avec le développement important de l’artillerie, entraine l’apparition de nouveaux types de blessures nécessitant un acte chirurgical.

Les nombreuses victimes militaires doivent donc être rapatriées à l’arrière afin de bénéficier de soins adaptés. Lyon, comme d’autres villes, devient donc rapidement une base arrière qui prend en charge les militaires blessés. Pour les mutilés et invalides, une fois les blessures cicatrisées, il s’agit d’apprendre à se servir de leur appareillage et de retrouver une activité professionnelle.


La création d'une structure novatrice chargée de la réinsertion professionnelle des mutilés dès la fin de l'année 

La ville de Lyon, sous l’impulsion de son maire Edouard Herriot met en place une structure très novatrice chargée de la réinsertion professionnelle des mutilés, dont la création est votée lors de la séance du Conseil municipal du 30 novembre 1914 : « Des visites dans les nombreux hôpitaux où séjournent nos glorieux blessés m’ont permis de constater qu’un certains nombres d’entre eux ayant subi des amputations, sont hors d’état désormais, non seulement d’être utilisés dans le service de l’armée, mais aussi de reprendre dans la vie civile leur ancienne profession. […]

Il serait indigne d’une grande nation de les laisser dans l’oisiveté, à la recherche d’un métier de fortune, obligés peut-être de recourir à la charité. J’ai pensé que la Ville de Lyon s’honorerait en créant la première, à leur profit, une école où les soldats amputés pourraient, tout en recevant les soins appropriés à leur état, apprendre une nouvelle profession qui les mettrait à même d’assurer leur existence et, le cas échéant, celle d’une famille. »
La mise en place de cette structure repose sur l’action de deux personnes désignées par Edouard Herriot : Gustave Hirschfeld, bibliothécaire au Sénat et directeur de l’école et M. Carle, médecin-chef aux armées, qui a un rôle prépondérant dans l’organisation médicale de l’école. C’est grâce à leur ténacité que le premier élève est ainsi accueilli le 16 décembre 1914 dans un bâtiment communal situé rue 41 Rachais, dans le 7ème arrondissement. Ce bâtiment est dénommé « école Joffre » en octobre 1915 comme en témoigne le procès-verbal du conseil d’administration.
Rapidement à l’étroit, il est décidé d’installer une nouvelle école 25 chemin de Tourvielle, dans le 5 ème arrondissement qui ouvre le 14 mai 1915. Elle est baptisée « école Foch ».
En 1916, les deux écoles n’accueillent pas moins de 255 élèves.


Le fonctionnement des écoles 

Les deux écoles sont gérées par un conseil d’administration présidé par Edouard Herriot. On retrouve parmi ses membres, des conseillers municipaux mais aussi de grands industriels lyonnais comme Jean Coignet, alors président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, Joseph Gillet, Auguste Lumière, ainsi que des médecins comme Léon Bérard, Gabriel Nové-Josserand, Jules Courmont et Albéric Pont.

A leur création, les établissements ne sont pas des services municipaux. Ils occupent certes des bâtiments communaux mais leur budget provient de libéralités de donateurs ainsi que de la vente des objets fabriqués par les élèves. Le 1er avril 1917 les écoles sont finalement municipalisées, elles bénéficient alors d’un budget alloué par la municipalité.

Les deux écoles ont pour vocation de former des hommes mutilés à un nouveau travail. Elles proposent donc plusieurs filières de métiers. Le site de la rue Rachais accueille les sections papeterie et menuiserie-ébénisterie (avec notamment la confection de jouets). Le site du chemin de Tourvielle accueille les sections cordonnerie, confection, horticulture, radiotélégraphie et travail de la fourrure.

Une section orthopédie est voulue par Herriot dès le milieu de l’année 1915. Elle se charge de la réalisation d’appareillage pour les mutilés.


La vie dans les écoles 

La vie des élèves est très encadrée. Le lever est à 6h l’été et 6h30 l’hiver. La journée de travail se déroule de 8h à 18h avec une pause méridienne de deux heures. Des cours du soir sont assurés par un instituteur entre 19h et 20h pendant lesquels les élèves apprennent l’anglais, le russe ou la comptabilité. L’heure du coucher est fixée à 21h30.

Des rapports hebdomadaires sont transmis à Edouard Herriot. Ils comportent des statistiques sur les élèves, sur la fréquentation des cours, sur le nombre d’objets fabriqués et font mention, de temps en temps, de problèmes de discipline.


Après la guerre 

Avec la fin du conflit, les deux écoles ferment. Le site de la rue Rachais devient une société anonyme : « la société lyonnaise du jouet français » lors de la séance du Conseil municipal du 6 octobre 1919.
Quant à la fermeture du site de Tourvielle, elle est décidée par le Conseil municipal le 17 octobre 1921.
Ce site continue tout de même à être lié au premier conflit mondial puisqu’il est affecté à la prise en charge des pupilles de la Nation. L’école devient un internat primaire de garçons qui ouvre le 1 eroctobre 1922 avec 50 enfants qui sont scolarisés à l’école du Point-du-Jour

 

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