Les affiches britanniques de propagande
L’entrée en guerre du Royaume-Uni
Le 4 août 1914 c’est par le jeu des alliances que le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne.
Le pays ne dispose alors que d'une petite armée professionnelle d’environ 400 000 hommes, à laquelle s'ajoutent 300 000 réservistes et membres des forces territoriales. Une bonne partie de ces forces est déployée à travers l'Empire britannique et Londres n'a donc que quelques 150 000 soldats opérationnels à envoyer sur le front européen.
La Grande-Bretagne, n’ayant pas de conscription obligatoire, doit faire appel au volontariat. L'un des acteurs principaux de la mobilisation est Lord Horatio Kitchener, ministre de la Guerre, qui va utiliser les médias pour encourager l’engagement volontaire. Lequel sera massif dans les premiers mois du ralliement, puisqu’environ 480 000 volontaires vont rejoindre l'armée britannique entre le 4 août et le 12 septembre 1914.
A l'instar des Britanniques de tout âge qui s'engagent massivement en quelques semaines pour défendre leur pays, d’autres pays du Commonwealth répondent à l'appel de Londres en envoyant des combattants volontaires défendre l'Empire dans la lointaine Europe.
Ce sont des dizaines de milliers d’hommes qui arrivent d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada ou encore d’Afrique du Sud et qui vont prendre les armes.
Cependant, après l’engouement massif des premiers jours et alors que la guerre s’installe durablement et offre son lot quotidien de morts et de blessés, les volontaires se font plus rares et le Royaume-Uni se voit dans l’obligation d’introduire la conscription pour les jeunes britanniques dès janvier 1916.
L’affiche, un nouveau média au service d’une guerre de propagande
Lord Kitchener, comme tous les hommes politiques de l’époque voit rapidement l’intérêt d’utiliser les médias au service d’un discours et utilise la communication comme outil de propagande.
Diverses techniques de communication ont été utilisées au cours de la Grande Guerre : des articles de presse dirigés et contrôlés, des publicités de presse, des cartes postales, des calendriers, des timbres postaux et même les premiers films de propagande. Mais, dans ce registre, le médium le plus utilisé et permettant aux autorités d’atteindre le public le plus vaste est l’affiche, qui devient rapidement une véritable arme de propagande.
C’est par un discours culpabilisant que le pouvoir incite des milliers d’hommes à s’engager, persuadant les concitoyens de la légitimité du conflit et de la nécessité pour les hommes de défendre leur nation.
Les débuts du conflit sont marqués par une certaine unité nationale et un élan patriotique, mais la guerre qui s’installe délite cet engagement sans faille. Les autorités doivent donc être vigilantes. Elles vont tout faire pour maintenir l’adhésion de l’opinion publique, veiller au moral des soldats et de toute la population civile restée à l'arrière et entretenir le discours d’une guerre de droit dans laquelle tout le monde doit s’engager.
Cette guerre totale induit une mobilisation de toute la société. Civils et militaires sont appelés à marcher main dans la main, les premiers devant contribuer à la production de biens alimentaires ou industriels, à caractère militaire ou non, afin de fournir aux seconds les équipements nécessaires au combat.
Les affiches britanniques aux Archives de Lyon
Les Archives municipales de Lyon conservent plusieurs collections d’affiches constituées au fil du temps. Ces affiches sont arrivées par voie de versement, d’achat ou de don.
La collection mise en ligne compte actuellement quelques 13500 affiches d'origine et de nature diverses :
- affiches administratives
- affiches politiques et syndicales
- affiches publicitaires
- affiches de spectacles issues des établissements culturels lyonnais
C’est parmi ces collections que l’on retrouve la centaine d’affiches britanniques relatives à la Première Guerre mondiale. Le lien de ces affiches avec l’histoire de la Ville de Lyon n’est pas clair au premier abord, mais la qualité esthétique de ces documents justifie de les conserver.