Les colis
Quelques 75 millions de colis en moyenne, ont été envoyés par an pendant la période de la guerre.
Nombre de lettres et cartes postales écrites par les soldats remercient leur destinataire pour l’envoi d’un colis, détaillant souvent leur contenu. Celui-ci varie, en fonction de la classe sociale du soldat et de sa position, au Front ou à l’Arrière. De manière générale, les colis contiennent de la nourriture, parfois des vêtements, de quoi écrire ou dessiner, améliorant ainsi le quotidien du soldat.
L’arrivée d’un colis est un moment de réconfort pour le soldat, lui permettant le maintien de sa dignité et de son moral. C’est aussi un moment de fraternité, car les Poilus partagent le contenu de leurs colis avec leurs camarades.
Les colis sont envoyés par la famille des soldats, mais également par des œuvres de guerre. A Lyon, la municipalité creé une œuvre de guerre au secours des prisonniers de guerre, sous la présidence de Madame Herriot, qui envoie des colis aux français prisonniers en Allemagne. D’autres œuvres sont crées, à Lyon, par des particuliers, comme Le paquet du prisonnier de guerre, afin de soutenir les prisonniers dont la famille est dans l’impossibilité de les aider.
Des témoignages à découvrir
Camps de représailles
18 juillet 1915
Cher Monsieur,
je suis heureux de vous accuser bonne réception de votre colis du 3 juillet contenant 20 biscuits, 1 boite de sardines et ¼ de chocolat Meunier et je vous en remercie beaucoup de votre initiative car grâce aux colis que je reçois rarement du reste étant en pays occupés (Cambrai) mais qui soulage un peu d’ailleurs. heureusement les fabriques de conserves françaises ne chôment pas car moi et nombre de camarades mourraient de faim. Nous sommes ici depuis 13 jours.
Je suis au nombre des 1500 du camp de Friedrischfeld envoyés dans un camp spécial en réponse aux décisions prises par le gouvernement français vis-à-vis des prisonniers allemands encore une fois je vous remercie.
Recevez mes sincères salutations.
Jeudi 14 septembre 16
A Sommediene. En repos.
Temps sombre. Mr Michel revient de permission et il me donne un colis de ma chère maman contenat 1 boussole, 1 bougie, 1 boite contenant des biscuits, 2 tablettes de chocolat, 1 gâteau. Le capitaine me chine, car il a appris que fais mon carnet de passage. Le soir à 6h. Je vais diner avec mon ami Revel – Mouroz de Lyon. Je fais un très bon repas. Menu : soupe aux choux, saucisson cuit, gigot de bœuf rôti, bœuf en sauce tomate, des matefaims, café, vin ordinaire, liqueur, vin bouché, dont j’en paie un bout pour 4 fr.
Puis croyant que l’appel était à 9h ou 21h, c’était l’appel à 20h30, donc je suis en retard, le capitaine m’envoie chercher par Noubron et le capitaine me donne comme récompense méritoire : 4 jours de prison. Je reçois une lettre du 11 septembre 1916.
Lundi 24 (août 1914)
le dimanche les nouvelles étaient mauvaises, rien n’allait ; les Allemands étaient à Bruxelles et envahissaient la France par le Lorrain. Heureusement mon Kim envoie une longue lettre, c’est toute ma joie, je ne vis que pour l’arrivée du facteur. J’ai eu la joie d’en avoir une, une longue, une tendre, ces jours là, je crois au succès des armées françaises, être battu me parait impossible.
Mon Mic demande un envoi de quelques objets, aquarelle, serviettes de table, couteau fourchette etc… mon pauvre Miou c’est pire que les refuges des Alpes !! Il est cependant content et rassuré, il a de mes nouvelles et nous allons à 8 jours près, savoir ce que nous ferons.
Ces lettres sont intéressantes et maintenant je peux vivre avec lui, le savoir un peu dans son service. La nourriture parait meilleure qu’au début et je suis moins inquiète.
le paquet contiendra : 40 enveloppes- 14 cartes correspondance – 11 cahiers job – 3 crayons – 1 gomme – 2 pinceaux- une petite tige en aluminium et la pinces ( ?) pour les oreilles, le tout dans la boite à couleurs, la palette, 1 dictionnaire d’allemand, 1 lexique d’italien, 2 serviettes de table, 1 chiffon pour l’aquarelle, 3 sachets de quinine, 2 benzo-naphtalene, 2 pyramidon, 1 couvert et un couteau.