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Survie

Dessin de guignol en poilu

Mieux que les photographies, les lettres et journaux de guerre permettent de comprendre les conditions extrêmes dans lesquelles vivent les soldats. En plus de la violence psychologique conséquente à la proximité de la mort, les corps sont soumis à de terribles agressions.

Dans les tranchées, les soldats sont exposés aux bombardements, souffrent du froid, vivent dans la boue et la saleté. Des rats gigantesques, attirés par la nourriture et les déchets, répandent des maladies et exaspérent les poilus jour et nuit. Autres nuisibles, les poux sont responsables de la "fièvre des tranchées", causant maux de tête, fièvre et douleurs musculaires. L’insalubrité des tranchées, due à l’humidité froide et persistante, provoque la maladie du "pied des tranchées", infection apparentée aux engelures qui dans les cas les plus graves, peut causer la gangrène et nécessiter l’amputation. En outre, dans les tranchées règne une odeur fétide, due à l'urine et à la transpiration des soldats. La difficulté d'approvisionnement et la pénurie de nourriture aggrave encore la terrible condition de vie des poilus.

 

Des témoignages à découvrir

Carnet de Louis Boyer, 11-12 décembre 1916 -HCL/HD/IZI/4/39
Carnet de Louis Boyer, 11-12 décembre 1916 -HCL/HD/IZI/4/39


Lundi 11 décembre

Somme. Depuis hier matin je n'ai mangé que la soupe,

Dans les abris de Réserve près du village de Faie [Fay] (Somme) mais ce village est complètement rasé, car avant, il y avait les Allemands. Les abris où je suis sont faits par l'ennemi et très bien construits. Il fait froid. Départ pour monter en ligne à 16h. Je traverse le village de Berny en ruine puis l'on prend le boyau dans le voyage, il y a une boue effrayante, je me suis enlisé, mais heureusement que les camarades viennent à mon secours. Je relève les mitrailleurs du 35e inf,

mardi 12 décembre

En 1ère ligne, en avant de Berny, Péronne se trouve sur la gauche,

Il pleut, il fait très froid. Bombardement. J'ai relevé le 351 d'inf du 2e corps. Je suis en batterie en 1ère ligne. Les obus tombent très près de la pièce, la pièce est à changer. La tranchée s'éboule sur nous, ce ne sont pas des tranchées, on s'enlise, il y a de la boue jusqu'au ventre. Soupe la nuit et ceux qui vont à la soupe apportent les lettres. Je reçois 2 lettres de maman datées du 7 et 8 décembre,

Carnet de Louis Boyer, 24 janvier 1917 - HCL/HD/IZI/5/16
Carnet de Louis Boyer, 24 janvier 1917 - HCL/HD/IZI/5/16


À 0h30 le train s'ébranle de la gare Grandvilliers, Ois, puis l'on fait une seule halte à Epernay à 17h, puis enfin j'arrive en gare de Sainte Ménéhould, Marne à 23h15, où je débarque de chemin de fer, de là je vais à pieds à 10 km, dans un village. Voici 48 heures que le gouvernement nous a donné seulement 1 boîte de singe pour 2 hommes, ainsi 1 boule de pain pour 2 hommes, 

Journal de Barthélémy Mermet, 23 août 1916 (Lettre d'Armand à Maria du 12 août 1916) - 253ii/123
Journal de Barthélémy Mermet, 23 août 1916 (Lettre d'Armand à Maria du 12 août 1916) - 253ii/123


Armée d'Orient, le 12 août 1916

« … J'ai beaucoup de travail ces temps, car nous étions gratifiés d'une chaleur torride, à laquelle nous nous habituons un peu maintenant. Les diarrhées dysentrériformes et le paludisme ont paralysé complètement pendant quelques jours les opérations militaires. Moi même, pendant 20 jours j'ai été atteint de cette maladie désagréable...........

Enfin, c'est fini, il ne nous reste plus que le paludisme, les puces, les punaises et les poux...

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