La mobilisation
Dans la soirée du 1er août 1914, les Français découvrent sur la porte des mairies, l’affiche portant l’ordre de mobilisation générale, alors que la guerre n’est pas encore déclarée.
L’Allemagne la déclarera à la France le 3 août.
Trois millions de réservistes et de territoriaux sont assignés à rejoindre, dès le 2 août, les 800.000 soldats déjà en service actif (au total, 8,5 millions de Français seront mobilisés entre 1914 et 1918, et près de 70 millions d’hommes dans le monde).
Le Rhône appartient, avec 5 autres départements, à la 14e région militaire de Lyon qui mobilise environ 100.000 hommes au cours de la première quinzaine du mois d’août.
Les familles reçoivent pour la plupart cet ordre avec angoisse et sens du devoir, espérant une guerre courte.
Des témoignages à découvrir
Journal de Campagne commencé le huit août 1914
Première partie, Campagne des Vosges
Le décret de mobilisation parut le samedi soir 1er août à 4 heures, j’étais averti depuis le matin 10 heures ayant rencontré Nicolas qui venait d’avoir eu un entretien avec Nimier.
Mad. vient déjeuner à la maison mais je ne lui dis rien pour ne pas la troubler. Dès son départ je commençai à préparer tout ce que je possédais et je pus monter le lendemain à Ecully tout équipé très étonné de me trouver dans les rues dans cet accoutrement embarrassé de mon sabre dont je ne sais que faire. Bien entendu les petits enfants sont en extase.
Lundi matin 3, je pars d’Ecully à 5 heures du matin à pied bien entendu pour prendre mon fourbi à la maison ; j’avais donné rendez-vous à Alice et à Georges qui devaient prendre chez moi les titres et valeurs que je leur confie pendan mon absence qui doit être de courte durée.
En route pour la rue Laurencin après des adieux émus.
Saint Hilaire, samedi 1er août 1914
Depuis jeudi inquiétudes au sujet de la mobilisation. descente à Lyon pour prendre les papiers militaires et l’uniforme. jeudi soir départ pour Grenoble, journée passée à Grenoble des alternatives d’espoir de découragement. Rencontré Me Bouchard ( ?) venant embrasser son fils avant son départ à la frontière. Mon Kim m’encourage. il est convaincu que c’est la guerre mais continue à sourire et à m’engager à rester à St Hilaire. Horrible nuit du vendredi au samedi à chaque instant des camelots annoncent une nouvelle édition et enfin l’assassinat de Jaurès.
Samedi nous remontons tous deux à St Hilaire et trouvons en arrivant à 11h ½ l’avis de mobilisation, recherche d’une voiture pour descendre au Touret et rejoindre Grenoble. P…
[lacune]
Je l’accompagne à Saint Bernard où je suis restée jusqu’à 6h. C’était le premier départ sur le plateau, les gens en ont été affolés.
Quant à moi, comme une loque, sans pouvoir prononcer un mot, je suis revenue à la maison pleurant le long du chemin.
Samedi 1er août 1914
Ordre de mobilisation générale
Le 1er jour de la mobilisation est le Dimanche 2 août
Telle est, dans sa laconique simplicité, la dépêche qui va arracher à leurs foyers pour les jeter à la frontière menacée environ trois millions de français.
Arrivée à 4h ½, je la vois affichée, rue de la Barre, à la porte du télégraphe central, écrite à la main sur un papier grand comme le quart d’une
page de journal. On se presse devant avec plus de curiosité que d’étonnement, car la nouvelle ne surprend personne.