Les actions de bienfaisance
Dès l’annonce de la mobilisation, tout à chacun cherche à aider les soldats mobilisés. De nombreuses œuvres de bienfaisance voient le jour, nées de simples initiatives personnelles, de la mobilisation d’associations ou d’organisations déjà existantes, y compris les municipalités.
La ville de Lyon est à ce titre exemplaire : dès août 1914, son maire Edouard Herriot met en place des soupes municipales, inaugurant ainsi une série de mesures sociales comme les ouvroirs municipaux ou l’œuvre du travail à domicile, qui permettent aux femmes privées de ressources de subvenir aux besoins de leurs familles. Il met également en place les œuvres de l’hôtel de ville qui comprennent la création d’hôpitaux et d’ambulances, la lingerie du soldat, le service des disparus, l’ œuvre du paquet du prisonnier de guerre, l’école professionnelle des mutilés de guerre, l’assistance aux réfugiés. La ville de Lyon soutient par ses multiples actions tous les protagonistes et victimes de la guerre, au front comme à l’arrière.
Les œuvres municipales sont complétées par des œuvres privées et religieuses, souvent créées et animées par des femmes issues de milieux privilégiés, à l’image du Comité lyonnais de secours aux rapatriés créé en 1917 à l’initiative de Léonie Motte-Gillet. Ces œuvres jouent un rôle majeur dans l’organisation de l’accueil et de l’entraide à Lyon : hôpitaux bénévoles, ouvroirs privés, quêtes…, nombreuses ont été les formes d’engagement des Lyonnaises et Lyonnais restés à l’arrière. Une figure de femme est particulièrement restée dans les mémoires, celle de la mère Bizolon, modeste mère de soldat qui tous les jours du conflit, au pied de la gare de Perrache, sert un déjeuner aux soldats en transit à Lyon.
Des témoignages à découvrir
C’était aujourd’hui
La journée du 75
Le Touring-Club a eu l’heureuse idée de faire de notre merveilleux canon, si terrible à l’ennemi, un artisan de bienfaisance pour nos soldats.
De même que pour la « Journée du drapeau belge » à Lyon, comme dans toute la France, d’aimables quêteuses ont sollicité, dès l’aube, la générosité des passants, ornant les boutonnières de jolis insignes représentant la fameuse pièce et recevant, en échange, des oboles de toute valeur, qui permettront à « l’œuvre du soldat au front » autre création du Touring-club, de multiplier les envois à nos chers combattants d’objets de nature à améliorer leur bien-être : imperméables, lainages, chaussons de tranchées, chaussettes, caleçons, mouchoirs, gants, serviettes, teinture d’iode, savons, bougies, fil, ficelle, cartes postales, cartes à jouer, tabac, pipes, papier à cigarettes, chocolat etc.
D’après l’empressement qui s’est manifesté ici en faveur de cette collecte patriotique, tout permet d’espérer que les dons recueillis atteindront une somme importante.
Aujourd’hui a eu lieu à la porte des églises (à l’intérieur) la vente des insignes du Sacré-Coeur, autorisée par l’Archevêché, au profit de diverses œuvres catholiques et militaires, notamment pour la diffusion au front de ces emblèmes et de la dévotion qu’ils symbolisent.
Mes trois filles ont vendu à la Rédemption, de 6 à 8, avec leur cousine Ninette Dumond. Gabrielle et Germaine Tapissier sont venues les relever de 8 à 10.
La recette totale à la Rédemption dépassant celle de toutes les autres paroisses, aurait atteint 665 fr. C’est bien, mais j’espérais mieux.
A noter le geste d’une grosse dame, qui sortant de l’église et passant sans rien donner devant les quêteuses, qui suivant leur consigne, ne sollicitaient pas les offrandes, a jugé bon de s’écrier : « le Sacré Cœur se donne et ne se vend pas ! »
Par contre, à la messe de 6 heures, plusieurs domestiques qui n’avaient sur elles que le sou de leur chaise, sont retournées au galop chez elles prendre un peu d’argent pour s’offrir l’insigne du SC.