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Ambulances

Dessin de guignol en poilu

Tout au long du conflit, les médecins, étudiants en médecine, ou infirmiers dans le civil, sont incorporés dans le corps d’armée d’unité médico-chirurgicale, appelé "ambulance". Ils sont amenés à soigner les blessés de manière très précaire, en se mettant en danger, tout en étant considérés comme des privilégiés par les soldats combattants.

Les nombreux blessés du champ de bataille sont, dans un premier temps, évacués jusqu’à un poste de secours, abri situé dans la zone des combats et distingué seulement par une croix rouge. Les blessés sont alors triés, en fonction de la gravité de leur blessure, puis embarqués dans des camions-ambulances pour rejoindre l’hôpital d’orientation des étapes, à environ 15 ou 20 kilomètres du front. C’est là que les soldats sont soignés ou opérés.

Les blessés sont ensuite envoyés en convalescence à l’Arrière. Dès 1914, des hôpitaux complémentaires voient le jour, à l’initiative de l’Église ou de la Croix-Rouge, occupant des locaux divers, du couvent au casino. A Lyon, on peut citer l’hôpital complémentaire HC38, qui occupe des locaux de l’exposition internationale, halle Tony Garnier  jusqu’en 1922.

De nombreux médecins ont témoigné de leur quotidien dans les ambulances. La plupart ressentent une relative impuissance face au nombre des blessés, à la gravité des blessures et au manque de moyens à leur disposition.

 

Des témoignages à découvrir

 

 

28 janvier 1915

En réponse à ce que tu me demandes voilà comment se fait le métier qui m’est attribué. Régulièrement nous devons être au moins à 1500m de la ligne et ne ramasser les blessés qu’au moment d’une accalmie ou de la cessation du combat. Mais où je me trouvais ce n’était sinon pas possible du moins pas facile à moins de laisser souffrir ou mourir les camarades.

Nous étions beaucoup plus à l’abri où nous étions, immédiatement derrière les lignes ou tranchées, dans des culots qu’à l’endroit que nous assigne le règlement du service de santé. Or l’attaque a été bien brusque et violente, étant suffisamment caché par le bois assez épais nous nous sommes lancés en avant dès que notre capitaine nous a averti qu’il y avait des blessés l’attaque commençant à 11h1/2 à peu près s’est terminée au grand jour par l’écrasement des Boches puisqu’on évalue à environ 500 morts de leur côté.

Il arrive tout de même qu’il y en ait des blessés parmi nous, soit qu’ils viennent avec les compagnies de renfort, soit qu’ils soient blessés

en faisant la bien triste besogne que nous faisons tous, cela ne nous empêche pas d’être traités de fricoteurs ou d’embusqués mais souvent par de bien tristes individus et quand on a conscience de faire son devoir comme il faut, on en rit.

Journal de Campagne d'Auguste Verrière, médecin chirurgien lyonnais, le 9 août 1914 - 1II/506
Journal de Campagne d'Auguste Verrière, médecin chirurgien lyonnais, le 9 août 1914 - 1II/506

 

Mercredi 9 août [1914]

à la première heure on envoie un cycliste à Roy pour demander des autos par téléphone : nous avons près de 180 blessés : trois sont morts dans la nuit ; Beaumevielle arrive vers 6 heures avec ses voitures d’ambulance et commence ses évacuations nous le retenons à déjeuner ce qu’il accepte avec plaisir ; l’état major au dépourvu nous fait demander du thé ; violent orage dans la soirée et pendant la nuit.

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