Lyon et la religion
Lyon, ville internationaleLyon et la religion
Un christianisme bien ancré
En 1914, avec la Grande Guerre, la catholicisme est présent sur tous les continents, avec des congrégations féminines et masculines. Lyon joue un rôle important dans ce rayonnement. C’est, notamment, grâce à la création au XIXe siècle de la Société de Marie, de la Société des missions africaines et de l’Œuvre de la propagation de la Foi, dont les Annales de la Propagation de la Foi sont rédigées et publiées à Lyon. Cette revue est traduite en 13 langues différentes et, sur 340 000 exemplaires, la moitié touche un public non francophone.
Le diocèse de Lyon possède des relations privilégiées avec le Proche-Orient (surtout la Syrie, le Liban et l’Égypte), qui perdurent au XXe siècle. Il reçoit même le soutien d’institutions laïques, comme la Chambre de commerce de Lyon, qui souhaitent rayonner dans cette région du monde.
À partir de 1920, la concurrence s’accroît avec d’autres sociétés missionnaires, notamment américaines, tandis que les ressources et les effectifs disponibles, eux, décroissent. L’influence du diocèse de Lyon est d’autant plus affaiblie qu’en 1922 le pape Pie XI fait transférer le siège social de l’Œuvre de la propagation de la Foi à Rome. En revanche, le siège social des Œuvres pontificales missionnaires, son centre de documentation et ses archives demeurent à Lyon, dans le quartier d’Ainay. Également, la capitale des Gaules conserve toujours le siège social du Service de coopération au développement. Fondé en 1976, ce dernier est aujourd’hui la troisième structure de solidarité internationale d’envoi de volontaires. Enfin, le diocèse de Lyon continue de rayonner avec sa presse missionnaire.
Dès les années 1950, des cercles catholiques et protestants luttent en faveur des droits des travailleurs issus de l’immigration. Ils les aident notamment à rechercher logement et emploi et à s’alphabétiser. Les catholiques s’intéressent surtout aux étudiants étrangers, en encourageant les échanges entre ces derniers et les familles lyonnaises. Au début de la décennie 1960, l’Archevêché fait bâtir une aumônerie sur le campus scientifique de la Doua (Lyon I).
Bien que ce ne soit pas le motif officiel, les voyages à l’étranger (sur tous les continents) des membres de l’épiscopat contribuent au rayonnement du diocèse lyonnais. Et, parallèlement, Lyon accueille de grandes personnalités catholiques du monde entier, dont le pape Jean-Paul II en 1986.
La question de l'islam, le cas de la Grande Mosquée
L’islam peine à s’épanouir dans l’espace public, à Lyon mais plus généralement en France. Une association composée d’anciens harkis est créée au début des années 1970. Elle prend le nom d’Association culturelle lyonnaise islamo-française (ACLIF). En 1984, elle obtient du maire Francisque Collomb (décembre 1976-mars 1989) un permis de construire une mosquée, dans le 8e arrondissement : boulevard Pinel. Mais des riverains créent le Comité de Défense et attaquent en justice le permis. Le Tribunal administratif donne raison à ces derniers et le permis est annulé. Un deuxième permis est accordé, rue de Surville. Cependant, il faut attendre le mandat de Michel Noir pour que le projet resurgisse réellement. Malgré les contestations et manifestations du Front national, l’on fait le choix de revenir au terrain initial, boulevard Pinel. Les riverains se tournent de nouveau vers la justice, mais ils échouent. Le projet peut débuter grâce à un don du roi de l’Arabie saoudite. Et, le 30 septembre 1994, la Grande Mosquée de Lyon est inaugurée.