Lyon au fil du temps
Lyon, ville internationaleLyon au fil du temps
Ville carrefour
La ville de Lyon est créée en 43 avant notre ère, sous le nom de Lugdunum. Elle naît en tant que colonie romaine « au carrefour des Gaules » [R. Payre] et aux rôles politique et économique importants.
Au Moyen Âge, la ville conserve son statut de carrefour : entre le Nord (mer du Nord) et le Sud (mer Méditerranée), entre l’Est (Alpes) et l’Ouest (océan Atlantique). En 1312, elle est rattachée à la Couronne. En 1320, l'archevêque reconnaît les droits de la bourgeoisie lyonnaise en rédigeant la charte sapaudine. La ville acquiert le statut de commune. Et grâce à cette relative autonomie, Lyon développe son économie (soie, imprimerie, banque) à l’échelle de la Chrétienté.
À l’époque moderne, la ville connaît son âge d’or économique. Avec ses activités de production et de commerce, Lyon se positionne aux côtés des grandes villes occidentales, à l’instar de Venise, Florence ou Anvers. Au XVe siècle en effet, le développement des foires fait de Lyon l’une des villes d’Occident les plus peuplées et une capitale bancaire et commerciale. Au XVIe siècle, c’est sur le plan culturel qu’elle s’affirme, grâce au développement de son imprimerie. Puis, aux XVII et XVIIIe siècles, elle attire les communautés religieuses, comme les Chartreux, ce qui lui permet d’entretenir des liens avec le Saint-Siège et, plus largement, avec Rome.
Ville déchue
L'année 1972 marque une rupture. Tandis qu’une majorité girondine est élue au département de Rhône-et-Loire, un Jacobin est placé à la tête de la municipalité de Lyon. Les Rolandins (Girondins et Royalistes) se soulèvent alors contre la Convention nationale. Cette dernière, dominée par les Montagnards réprime très violemment les révoltes. En outre, le décret du 12 octobre 1793 de la Convention affirme :
Art. 3 : La ville de Lyon sera détruite, tout ce qui fut habité par le riche sera démoli […]
Art. 4 : Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République. La réunion des maisons conservées portera désormais le nom de Ville-affranchie.
Le 7 octobre 1794 (le 16 vendémiaire an III) est voté un décret qui rend son nom à Lyon. Mais l’économie de cette dernière se trouve considérablement affaiblie. L’importance économique des foires est fortement réduite. Lyon s’efface vis-à-vis de Paris, qui devient la principale ville de France. Depuis, la première entre dans une lutte permanente pour ne pas rester dans l’ombre de la seconde.
Ville réaffirmée
Au XIXe siècle, Lyon reste tout de même l’une des villes européennes les plus renommées dans le domaine de la soierie. D’ailleurs, à la fin des années 1850, la majorité de la soie européenne y est produite. Le développement industriel de la ville est également reconnu, pour ses avancées sociales et ses techniques de production.
Enfin, au cours du XXe siècle, Lyon connaît plusieurs bouleversements. Tout d’abord, la ville fait face à une forte explosion démographique dans sa banlieue urbaine, du fait d’une forte migration. Ensuite, la Première Guerre mondiale marque un tournant dans l’internationalisation de Lyon, avec le développement des moyens de communication. (C’est un processus qui se poursuit tout au long du siècle.) Enfin, à partir des années 1960-1970, l’Europe n’est plus un centre majeur de production industrielle. On parle de désindustrialisation. De fait, Lyon (en réalité, plus ou moins toutes les villes) se transforme, adopte de nouvelles stratégies, tout en restant attractive sur le plan migratoire.
En outre, l’histoire de Lyon depuis la fin du XIXe siècle peut être écrite à partir des efforts d’internationalisation du territoire. L’histoire de cette ville est celle de groupes d’acteurs ayant décidé non seulement de la faire exister en dehors des frontières françaises, mais aussi de voyager pour saisir des idées, des innovations, ainsi que de nouveaux marchés. C’est bien l’image de la ville qui est engagée dans ces voyages. L’internationalisation n’est rien sans les acteurs qui la portent.