Des événements internationaux
Lyon, ville internationaleDes événements internationaux
Amorcée au XIXe siècle, la promotion de Lyon à l'étranger s'accélère avec deux événements majeurs : l'exposition universelle de 1914 (ou exposition internationale urbaine de Lyon) et la Foire internationale de 1916.
L'exposition universelle de 1914
L’exposition a lieu du 1er mai au 1er novembre dans le quartier de la Mouche (actuel quartier Gerland). Elle s’étale sur une surface de 75 hectares et compte 12 000 exposants en provenance de 11 pays étrangers.
C’est la première réelle exposition internationale en France. D’autres ont eu lieu mais se sont globalement soldées par des échecs, ou ont tout du moins rencontré de grosses difficultés. L’exposition de 1871 a dû être reportée à l’année suivante et a ainsi eu lieu dans un contexte de défaite militaire face à la Prusse. Celle de 1894 connaît l’assassinat d’un président de la IIIe République, Sadi Carnot.
Cette exposition est consacrée à l’urbanisme et à l’hygiénisme. L’objectif est de montrer les avancées lyonnaises dans ces deux domaines. De gros moyens sont investis pour mettre en valeur la ville. Il faut notamment citer la halle aux bestiaux construite par Tony Garnier, qui accueille avec les abattoirs.
De plus, une exposition coloniale est installée au sein de l’exposition universelle. Elle a pour but d’inciter les Français à voyager dans les colonies.
Mais, à partir du mois de juillet, l’organisation de l’exposition universelle est compromise à cause du déclenchement de la Première Guerre mondiale. La halle Tony Garnier est d’ailleurs transformée en arsenal militaire.
La restauration de la Foire internationale en 1916
Inaugurée pendant la Grande Guerre, la Foire internationale répond à une volonté de montrer Lyon comme une métropole commerciale internationale.
C’est un événement important car les dernières manifestations internationales organisées dans cette ville ont rencontré des difficultés. Toutefois, c’est surtout pour concurrencer le commerce allemand et sa foire de Leipzig que la Foire de 1916 est mise en place.
Édouard Herriot, maire de Lyon (novembre 1905-septembre 1940 ; mai 1945-mars 1957), enclenche une campagne de promotion en réalisant une série de conférences en Suisse et en Italie (fin 1915-début 1916).
La Foire est ensuite renouvelée chaque année. Les élus lyonnais souhaitent marquer les esprits avec, notamment, des constructions toujours plus spectaculaires. Par exemple, le 5 mars 1918 est inauguré le chantier du palais de la Foire. Ce dernier, situé entre le Rhône et le parc de la Tête d’Or, permet de regrouper les exposants. Et en 1925, le palais en question rassemble 22 pavillons et 2000 stands.
Enfin, l’enjeu de la Foire est également national puisqu’en 1917, la Foire de Paris est réanimée.
Une politique de promotion presque à sens unique
Le processus de promotion de la ville à l’étranger s’accélère à partir de 1916, quand Édouard Herriot accède à des postes à haute responsabilité (ministre du Ravitaillement, président de l’Assemblée, président du Conseil, président du parti radical-socialiste…). Ses fonctions lui permettent d’effectuer de nombreux voyages (URSS, États-Unis, Allemagne notamment) d’une part, et d’accueillir des délégations et personnalités étrangères d’autre part.
En parallèle, le maire de Lyon organise
- des congrès et salons de professionnels (congrès des sapeurs-pompiers en 1939, divers salons de l’automobile etc.) ;
- des rencontres et compétitions sportives (championnat du monde de gymnastique artistique en 1926) ;
- des rencontres et compétitions automobiles (Grand Prix de l’Europe en 1924).
La politique d’Édouard Herriot connaît aussi des échecs, comme la candidature de Lyon pour accueillir les Jeux Olympiques.
De plus, si Lyon se donne à voir à l’étranger et s’intéresse aux réalisations et fonctionnement des villes étrangères, elle garde tout de même ses distances. Elle ne possède pas, en effet, de centre de documentation étrangère, ni d’abonnement aux grandes revues étrangères. Et les employés municipaux ne réalisent que peu de voyages d’études hors de France. Édouard Herriot s’implique peu dans les activités de l’Union internationale des Villes, association internationale fondée en 1913.