Se souvenir
En 1920, la ville de Lyon lance un concours pour l’édification d’un monument dédié aux Lyonnais morts lors de la Grande Guerre, sur l’île du Souvenir (île aux Cygnes), dans le parc de la Tête d’Or. Le 19 juin 1922, le conseil municipal de Lyon retient Philae, le projet de l’architecte Tony Garnier associé au sculpteur Jean Larrivé.
La pose de la première pierre est fixée par le maire au 10 décembre 1922. Après 7 ans de travaux, le monument aux morts est inauguré le 5 octobre 1930. L’ensemble funéraire est introduit, côté sud-ouest de l’île, par un vaste escalier reliant le soubassement à la plate-forme, avec un subtil jeu de perspectives sur l’oeuvre funèbre de Jean et Auguste Larrivé, un cénotaphe porté par six héros aux puissantes musculatures, évoquant la mort. Sur les murs du niveau inférieur, sont gravés les noms des 10 600 Lyonnais morts à la guerre. Si le sculpteur Grange s’en remet au discours de l’allégorie pour composer La Victoire et La Paix, l’œuvre de Bertola, Le départ et la guerre, s’inspire d’événements observés au front.
Ce soir, aux vêpres, à la Rédemption, chant du Te Deum prescrit par le cardinal, en l’honneur de la victoire – précédé de la récitation du De Profundis pour les soldats tués – et suivi de la procession du SaintSacrement, avec le drapeau du Sacré-Coeur, naturellement. Cérémonie impressionnante, dans sa simplicité.
Barthélémy Mermet, 17 novembre 1918