Se priver
Le 1er aout 1914, l’affiche de l’ordre de mobilisation générale est placardée et Lyon semble calme. Mais la population est inquiète. Elle fait des réserves d’argent, de nourriture et de vêtements, ce qui cause une hausse significative des prix chez les commerçants. A partir de 1917, des restrictions sont imposées et on institue l’usage de bons de rationnement. L’envolée des prix, malgré les bons, incite la municipalité à encadrer la vente de denrées de base. Certaines restrictions volontaires sont prises pour participer à l’effort de guerre : faible consommation de viande, rationalisation de l’usage d’énergie… De même, pour soutenir les soldats sur le front, la population se prive et leur réserve les meilleurs produits
La question du pain devient une actualité angoissante. Les boulangers sont à court de farine. On fait la queue à la porte des boulangeries, qui sont fermées à certaines heures, faute de marchandise. Nous ramassons, où nous pouvons, ce que nous pouvons de pain et commençons une provision de pain grillé, en prévision d’une disette possible.
Barthélémy Mermet, 12 novembre 1917