Lyon, terre d'exil
Créé en 1917 à l’initiative de Léonie Motte-Gillet, boulevard des Belges, le Comité lyonnais de secours aux rapatriés est dirigé par le président de la chambre de commerce, Auguste Isaac. Cette oeuvre assure la réception, les soins, l’éducation des enfants isolés ou orphelins revenant des pays envahis et prend en charge les enfants des mères hospitalisées. En collaboration avec le service des disparus, à l’hôtel de ville, le comité recherche les parents d’enfants isolés et reconstitue les familles dispersées. De vastes locaux sont spécialement aménagés pour les besoins des enfants, qui sont répartis selon leur âge.
Aujourd’hui en tramway, entendu un petit enfant dire à sa mère qui recevait un billet de la receveuse : « c’est comme à Lille Maman ». C’étaient des rapatriés : deux mères en deuil, avec des pancartes triangulaires jaunes attachées au corsage. Chacune portait sur les genoux un enfant de 4 à 5 ans. Celui qui avait parlé avait un bandage à la tête et un à la jambe, où et comment avait-il été blessé ? Je n’ai pu le savoir. L’autre ne disait rien. Etendu sur le dos, les yeux mi-clos, la figure triste, il paraissait sérieusement malade.
Barthélémy Mermet, 21 avril 1917