Femmes et mères
L’apparition de la fête des mères, d’abord à Lyon, puis dans d’autres villes, s’inscrit dans un contexte patriotique et religieux. Avant la guerre, des associations qui prônent une natalité plus dynamique afin de « fortifier la nation » face à l’Allemagne célèbrent les mères de familles nombreuses.
A Lyon, le 16 juin 1918, est célébrée la première grande fête des mères, avec l’appui de la ville. A l’origine, il s’agit d’une « journée des familles nombreuses ». L’un de ses organisateurs, le colonel de Lacroix- Laval, propose de s’inspirer des Américains et de la nommer « journée des Mères ». Après un débat au sein du comité d’organisation sur l’importance morale et sociale de la mère, le député du Rhône, Auguste Isaac, porte-voix du courant de défense de la famille, rebaptise cette fête « journée des mères de familles nombreuses »
M. Guérin, qui assistait au repas, a eu le plaisir d’apprendre par dépêche la naissance de son troisième petit fils « gros Jacques » dont sa fille Henriette est heureusement accouchée à Carnac (Morbihan). Le précédent était « petit Pierre ». L’aîné « gros Jean » aura trois ans le mois prochain. Cette louable fécondité, au temps où nous vivons, ne mériterait-elle pas la Croix de guerre ?
Barthélémy Mermet, 26 avril 1916