Militaires en ville
Dès les premiers jours de la guerre, les évacuations des blessés vers la région lyonnaise sont très importantes. Pour aider le Service de santé à y faire face, des hôpitaux bénévoles s’ouvrent rapidement. Les trains sanitaires arrivent en gare des Brotteaux. Les blessés sont accueillis dans des locaux cédés par la Compagnie du PLM.
Ils sont triés en fonction de l’importance et de la nature de leur traumatisme : les malades qui ne peuvent continuer leur route ou qui relèvent de centres spécialisés sont hospitalisés à Lyon. Les autres sont répartis dans la région, dans des hôpitaux consacrés aux évacuations secondaires.
Vu, place Morand, un malheureux indigène des contingents tunisiens aveugle et amputé des deux mains ! … Un camarade le conduisait par la manche vide et l’a installé avec précaution à la terrasse d’un petit café. Le pauvre mutilé fumait une cigarette et je n’ai pu surprendre sur son masque impassible aucune trace des sentiments qui devaient l’animer.
Barthélémy Mermet, 17 mai 1918