Economie de guerre
Pour dynamiser son économie en guerre, la Ville de Lyon relance la tradition des foires de la Renaissance et organise, du 1er au 20 mars 1916, une Foire des échantillons. Celle-ci est pensée par son initiateur Edouard Herriot, avec la complicité d’un certain nombre de commerçants et industriels de la ville, comme oeuvre de guerre. C’est une offensive commerciale et industrielle contre l’Allemagne pour concurrencer sa foire de Leipzig et reconquérir sa situation prépondérante. La Foire de Lyon ambitionne d’attirer les grands producteurs, notamment ceux des pays alliés, habitués à se fournir en Allemagne, et de leur permettre d’effectuer des opérations d’achat et de vente sur exposition, non pas des marchandises elles-mêmes, mais de simples échantillons.
On dit que M. Herriot aurait reçu des Allemands une lettre ainsi conçue : « Vous ne nous avez pas invités à la Foire de Lyon. Nous irons quand même. » Bien entendu, je n’ai pas vu la lettre, qui, en admettant son existence, pourrait fort bien émaner d’un fumiste. D’autres précisant que plusieurs Zeppelins sont près à quitter leurs hangars de Constance pour venir nous rendre visite.
Barthélémy Mermet, 25 février 1916