Se divertir
Avec la pression psychologique quotidienne de la guerre, le besoin de s’évader et se divertir devient vital. Au début du conflit, beaucoup de salles de cinéma ferment leurs portes, faute de personnel, mais aussi par manque de moyens financiers. Certaines ferment temporairement, d’autres de manière définitive. Peu à peu des cinémas rouvrent et deviennent le loisir principal des Lyonnais et des soldats présents à Lyon.
Cependant, le nombre des séances diminue à cause des restrictions en électricité et de l’obligation de fermer à 21h. Malgré les lourdes taxes créées pendant les premières années de guerre, les recettes augmentent grâce à l’augmentation du nombre de soldats à Lyon, qui cherchent à s’occuper.
Le cinéma connaît alors un essor, avec même quelques grandes salles qui ouvrent, comme le Gloria, avenue de Saxe en 1915. La censure favorise les chants patriotiques, pénétrés d’un esprit de revanche sur les Allemands et interdit ceux qui sont jugés antimilitaristes ou démoralisants pour l’arrière. Les chansons vantent les qualités des poilus, leur bravoure, décrivent avec empathie la vie des civils et des réfugiés en territoire occupé.
Maria et nos trois grandes que le souci de la mise à jour du présent carnet m’avait privé d’accompagner au cirque Rancy, en sont revenues enthousiasmées.
Barthélémy Mermet, 31 mai 1915