Les origines du mouvement coopératif
Les origines du mouvement coopératif remontent aux entreprises d’inspiration socialiste et en premier lieu à l’épicerie coopérative, fondée en 1835 par le fabricant lyonnais Michel Derrion et par le chef d’atelier Joseph Reynier sur la montée de la Grande-Côte, ensuite aux sociétés « fraternelles » organisées à la Croix-Rousse, sous la République de 1848.
L’avènement du régime impérial de Napoléon III, en 1852, met fin à l’époque des révoltes. Les canuts cherchent alors, dans la pratique de la coopération, l’expression de leurs espoirs de valorisation sociale.
Depuis la fin des années 1850, quelques petites sociétés coopératives de consommation s’établissent dans les quartiers des canuts.
A partir de 1860, le tournant libéral du régime rend possible un mouvement coopératif nouveau, d’inspiration anglaise.
De nombreuses sociétés commerciales pour les achats en commun plus d’une vingtaine sont alors créées sur les pentes et le plateau de la Croix-Rousse pour fournir à leurs membres des denrées alimentaires de bonne qualité et à un moindre prix.
Le mutuellisme, autre facette de la solidarité ouvrière lyonnaise, est pratiqué à Lyon depuis 1804. A l’origine, les sociétés de secours mutuels assurent la défense du monde du travail et la prise en charge de ses besoins sociaux. Depuis leur réorganisation en 1852, ces sociétés abandonnent les revendications ouvrières pour se spécialiser dans la prévoyance, l’assurance maladie et les retraites.
A Lyon où elles se caractérisent surtout par le nombre de leurs adhérents, bien plus élevé que sur le reste du territoire, elles ont joué un rôle important dans les révoltes des canuts.