La Croix-Rousse n'est pas à vendre
Un journal mural pour la défense de la Croix- Rousse
Créé à l’initiative du Comité Populaire de la Croix-Rousse (CPCR) qui lutte contre la démolition de la montée de la Grand’Côte, le Journal Croix-Rousse apparait pour la première fois sur les murs, au printemps 1974. Le local du CPCR est situé au 3, rue Diderot et par la suite, à cause du nombre important de militants, au 22, rue des Pierres Plantées.
Les militants dessinateurs changent à chaque tirage, selon les principes de l’autogestion. De format 60x80 cm, les affiches sont sérigraphiées sur papier affiche 70 gr, à quelques centaines d’exemplaires, dans le but d’être collées aux bas des immeubles, par les habitants eux-mêmes.
Clin d’oeil des défenseurs de la Grand’Côte à l’Oncle Sam
Jackie Kennedy, la femme du président des Etats-Unis, John F. Kennedy, est intervenue pour la sauvegarde de l’ancienne gare de Grand Central Station à New York. Cette gare rénovée est devenue un des plus beaux monuments de New York. Quelques années après l’assassinat de son mari, en 1968, Jackie Kennedy s’est remariée avec A. Onassis. Ce dernier décède en mars 1975, laissant à Jacky sa fortune.
Les auteurs de cette affiche pensent que, comme pour la gare Grand Central Station, « Jackie » interviendra pour acheter la Grand’Côte. En fait, sa partie de la succession de M. Onassis est contestée, et la somme qu’elle a reçue est loin d’être celle imaginée par ses admirateurs à la Croix-Rousse.
Groupe Action Photo
Le GAP, un collectif de photographes militants, est crée en 1976, par Bruno Paccard et Gabriel Million, pour informer, défendre et conserver la mémoire de la Croix-Rousse, pendant les travaux de démolition. On compte parmi ses membres les photographes Michel Canolle, Jacqueline Gobert, Monique Jean-Baetz, Patricia Laurenzitti... Certains d’entre eux militent déjà dans d’autres associations croix-roussiennes. Les photographes du GAP organisent plusieurs expositions à la Croix-Rousse. La dernière a eu lieu à la Galerie le Rectangle, place Bellecour, en 1977.
La fête aura lieu quand-même !
En 1973, dans le contexte des grands travaux d’aménagement, un Comité Populaire de la Croix-Rousse est fondé par Michel Rouge et André Gachet. Il rassemble plusieurs dizaines de personnes, militants, étudiants, syndicalistes et habitants.
Après une action d’information publique sur le premier Plan d’Occupation des Sols (POS), le CPCR a prévu d’organiser une fête populaire montée de la Grande-Côte. Malgré son interdiction, au dernier moment, par le maire Louis Pradel, pour des raisons de sécurité, la fête a eu lieu dans plusieurs lieux de la Croix-Rousse.
Les équvevilles, journal de salubrité publique
Ce journal contestataire et satirique est publié à la Croix-Rousse entre 1972 et 1979.
Même si le journal fait la part belle à la préservation de la Croix-Rousse, de son esprit village et milite activement contre les démolitions de la Grande-Côte, ses sujets ne sont aucunement limités à l’actualité croix-roussienne. Louis Pradel, maire de Lyon, surnommé Zizi Pradel, est parmi ses sujets de prédilection.
Plusieurs numéros du journal Les Equevilles sont conservés aux Archives de Lyon, dans le fonds Régis Neyret, ardent défenseur du Vieux-Lyon et de la Croix-Rousse.