Pour mettre en avant le pouvoir impérial

L’histoire de la rue de la République commence dans les années 1840, avec les projets de remodelage du centre-ville pour l’adapter au développement urbain.

Entre 1853 et 1864, la démographie lyonnaise fait un bond, passant de 177 190 habitants en 1851 à 323 950 en 1866, avec une forte croissance des activités industrielles.
Le centre-ville est très dense et connaît des conditions d’hygiène déplorables. Les rues étroites et tortueuses ne permettent pas la sécurité et le contrôle des populations alors même que les insurrections des canuts en 1831, 1834 et 1848 ont marqué les esprits.

De 1841 à 1852, plusieurs lois relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique et à l’insalubrité des logements donnent un cadre juridique au percement de la rue.

Les services de la voirie, sous la responsabilité de l’architecte René Dardel puis de l’ingénieur Gustave Bonnet à partir de 1854, sont chargés du tracé de cette nouvelle voie et des places attenantes.

La réalisation est confiée à l’architecte promoteur Benoît Poncet, qui agit par la Société de la Rue Impériale créée à cet effet. En contrepartie d’un dédommagement, 12 000 habitants sont expropriés et 289 maisons détruites.

L’opération est complétée par l’ouverture de la rue de la Bourse, le prolongement de la rue Grenette, la reconstruction du massif des Terreaux et du massif du Parc, le percement des rues Childebert et de l’Impératrice (actuelle rue du président Edouard-Herriot). La réalisation du percement de la rue Impériale et des immeubles qui en forment l’alignement se fait en un temps record : les premières pierres sont posées le 25 avril 1855 et les immeubles achevés en 1857.

La rue prend le nom de rue de Lyon en 1871, puis de rue de la République en 1878.

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En jaune, les grands travaux effectués dans la Presqu’île entre 1854 et 1861. Le plan a été dressé par l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées Bonnet. Il a l’intérêt de superposer deux états de la ville : on voit d’une part le parcellaire ancien, hérité du Moyen-Âge, et d’autre part le tracé en damier voulu par Vaïsse.
Le contraste entre ces deux dispositions met en évidence l’ampleur des transformations apportées.

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