Vacherie municipale
« Un projet va être soumis au Conseil municipal pour la construction, dans le parc de la Tête d’Or, d’un bâtiment comprenant une étable pour 40 vaches, un logement de vacher et des locaux destinés à recevoir le matériel nécessaire à la stérilisation du lait et à sa distribution dans les diverses crèches de la ville. […]. L’auteur du projet est notre compatriote, M. Tony Garnier […] qui s’est fixé dans sa ville natale. Le talent original du jeune architecte ne manquera pas, nous l’espérons, de doter notre cité d’oeuvres et de monuments qui contribueront à son ornement et à sa beauté. »
La Construction lyonnaise, 16 novembre 1904
Première réalisation de Tony Garnier après son retour de Rome, la vacherie, « oeuvre éminemment utile » (La construction lyonnaise, 1906, n°11, p. 125) voulue par Augagneur dès 1904, doit permettre d’élever des vaches laitières à proximité immédiate de Lyon. Ainsi, le lait ne souffrira plus des conditions de transport qui sévissaient encore. Le public visé est celui des enfants des crèches et des familles indigentes.
Avant Garnier, Auguste Duret, architecte de la ville de Lyon, avait présenté au maire, en janvier et en mars 1904, deux projets évalués à 89 000 francs et jugés trop coûteux. Le projet de Garnier, du 30 août 1904, est chiffré à 70 744 francs. Le 5 décembre 1904, Augagneur présente le devis au conseil municipal, où il fait état d’une économie annuelle de 10 000 francs sur les frais de fonctionnement.
Dans ce projet architectural modeste, Garnier intègre le bâtiment dans le parc, en utilisant une architecture vernaculaire. Il suit les préconisations des vétérinaires du service de l’hygiène. L’architecte regroupe l’étable, l’usine de stérilisation, les locaux d’isolement et le logement du vacher dans une structure. A la fin de l’année 1906, les travaux sont terminés et la vacherie est en activité.
Lors du conseil municipal du 19 juin 1911, un rapport fait état de 34 vaches dans la vacherie et de l’impossibilité d’en loger plus. Des conseillers demandent la création d’une deuxième vacherie pour répondre aux demandes croissantes de lait et aider les familles les plus démunies, sans succès. La question du logement des vachers occupe Tony Garnier dans une deuxième phase de la construction. Le 29 avril 1912, Herriot présente un projet de trois logements, dessinés le 15 et 29 février 1912. Deux logements sont aménagés dans les combles de la vacherie, le troisième au-dessus du local d’isolement. Les travaux sont réceptionnés en avril 1913.
Cependant la vacherie ne parvient pas à fournir assez de lait. Le manque de surface empêche d’augmenter la production, tandis que les techniques de conservation et les moyens de transport évoluent. Le conseil municipal du 16 juin 1919 vote la suppression de la vacherie du parc, transférée dans l’école d’agriculture de Cibeins, dans l’Ain.