Les débuts
ARTICLE 1 : Les artistes du Grand-Théâtre soumis aux débuts devront se faire entendre dans deux rôles différents de leur emploi…
ARTICLE 4 : Chaque spectateur recevra en même temps que son billet d’entrée, un bulletin de vote revêtu du cachet de la Mairie et portant imprimés les noms des artistes débutants…
ARTICLE 7 : Chaque spectateur remettra ensuite son bulletin de vote à l’agent de service, après avoir rayé, s’il y a lieu, les noms des artistes dont il demande le renvoi…
ARTICLE 12 : Les artistes seront acceptés s’ils obtiennent plus de la moitié des suffrages exprimés…
Ordonnance de police, 29 mai 1823
Héritage de l’Ancien Régime, les « débuts » rythment la vie théâtrale au 19e siècle. Dès qu’il doit se produire sur une nouvelle scène, un chanteur ou un comédien commence par se soumettre à l’approbation ou à l’improbation des spectateurs. L’artiste effectue trois « débuts » avant de recevoir – dans le meilleur des cas – son ordre de réception.
Les registres du Grand Théâtre de Lyon conservés aux Archives municipales de Lyon permettent de suivre presque en direct ces moments privilégiés : le Grand Théâtre se transforme en véritable arène de cirque lorsque la soirée est annoncée « avec débuts »de grand opéra ou d’opéra-comique.
Le verdict est prononcé sur scène, parfois sous les sifflets du public, par le commissaire de police de service.