Le Musée
Les principaux travaux du docteur Locard, les souvenirs des faits les plus marquants de sa carrière ainsi que des pièces venues du monde entier sont réunis dans le musée de criminalistique qu’il a installé en 1921, au sein de son laboratoire.
Véritable « musée du crime », il a pour vocation de constituter « une base de données » à l’usage du personnel du laboratoire. Sa visite est considérée comme un complétement de formation pour tous ceux qui ont pour mission de rechercher les malfaiteurs.
J’ai voulu collectionner les souvenirs de l’infraction pour permettre de documenter et d’instruire ceux qui seront appelés à enquêter sur les crimes futurs. Je ne visais pas à en tirer une recette quelconque mais à aider dans leur formation professionnelle les serviteurs de l’ordre.
Mémoires d’un criminologue, 1958
Le nom d’Edmond Locard est étroitement lié à l’Ecole Nationale Supérieure de la Police. Depuis la création de son école, en 1941, jusqu’en 1953, Edmond Locard, aidé par son fils Jacques, y prend une part pédagogique décisive pour former les élèves commissaires en criminalistique.
Après retraite, du fait de son amitié avec l’élève Henry Baudry, directeur de l’ENSP, de 1963 à 1972, Locard continue de transmettre à « ses amis de Saint Cyr au Mont d’Or », comme il les appelait, ses précieux conseils pédagogiques.
En 1966, peu avant son décès, Edmond Locard hospitalisé, décide de remettre « à l’élite des policiers français » - selon sa propre expression – sa bibliothèque personnelle et diverses pièces de son musée. L’ENSP organise cette collection, constitutée aussi de la collection personnelle du professeur Lacassagne en un musée d’abord pour répondre à des préoccupations pédagogiques, mais aussi pour mettre en valeur l’histoire du développement des techniques criminalistiques.
Enrichie au cours des ans par des dons de services de police et de greffes de tribunaux, cette collection fortement reliée à l’histoire lyonnaise, suscite l’intérêt des publics spécialisés ou simple curieux. Pendant les années 1990, cette collection, qui se fragilise avec le temps, n’est plus accessible au public, tombe quasiment dans l’oubli, jusqu’à sa remise en valeur dans de nouveaux locaux en 2004.
La collection criminalistique est aujourd’hui un élément de prestige de l’ENSP. Elle est visitée par de nombreux professionnels policiers français et étrangers mais également par le grand public.