La connaissance de l'histoire de la ville
Connaître la ville par l'archéologie
L’archéologie a trouvé naturellement sa place à l’Académie dès le premier siècle de son existence, à travers l’étude des inscriptions et des médailles antiques. Diverses découvertes (un autel taurobolique, une jambe de cheval en bronze) passionnent Colonia puis La Tourrette, Pernetti et Delorme, tandis que Clapasson se demande si le rétablissement du système des quatre aqueducs est envisageable.
Le siècle d’or de l’archéologie à l’Académie est le XIXe siècle. C’est la période des recherches de François Artaud, et de la prise de conscience qu’il faut rassembler tous les objets de fouilles et documents d’archives. On pose ainsi les bases d’un musée qui aboutiront à la réalisation en 1975 du musée gallo-romain de Fourvière.
Au XXe siècle, la recherche archéologique s’est administrativement organisée et professionnalisée. Mais, au sein de l’Académie de Lyon, à côté des universitaires, des amateurs devenus spécialistes – tel l’imprimeur Amable Audin – ont continué et continuent à jouer un rôle essentiel dans la connaissance de l’histoire de la ville.
L'Académie et l'égyptologie
À une époque où l’Égypte et ses mystères passionnaient le monde savant, l’arrivée à Lyon vers 1767 de deux pierres sépulcrales et quelques autres antiquités, rapportées d’Égypte par le Lyonnais François Valleton du Castelet, ne passa pas inaperçue.
Dès 1770, le père Laurent Béraud les fait dessiner et envoie une dissertation à leur sujet à l’Académie de Lyon. Peu de temps après, Valleton offre les pierres et d’autres objets à son ami l’académicien Jean-Baptiste Rast de Maupas. Celui-ci en donne sa propre interprétation et les registres de l’Académie témoignent des échanges qui s’en suivent. À la mort de Rast de Maupas, sa fille hérite des antiquités et c’est chez elle probablement qu’Artaud fait dessiner puis mouler les reliefs, dans le but de fournir des documents originaux au jeune Champollion.
Le 24 septembre 1820, Champollion envoie à son ami François Artaud, directeur du musée de Lyon, une interprétation des antiquités transmises par celui-ci. Deux ans avant la traduction de la pierre de Rosette, Champollion, malgré d’indéniables avancées, était encore loin d’avoir compris les principes du système hiéroglyphique. Champollion appuie ses commentaires notamment sur un grand relief égyptien dont Artaud lui avait envoyé la lithogravure. Le monument n’est plus connu aujourd’hui que par un dessin et un fragment conservé au musée de Vienne.