Pierre Bertrand (1897 - 1980)
Maire de Lyon du 14 janvier 1943 au 6 septembre 1944
Pierre Louis André Bertrand est né le 3 décembre 1897 au 9 rue Molière dans le 6e arrondissement de Lyon, le domicile de ses parents, François Bertrand, fabricant de soieries, et Marie Louise Joséphine Michaud.
Pierre Bertrand est bachelier en 1914 après des études chez les frères Maristes de Saint-Chamond (Loire). Voulant être médecin, il entre au service des pansements de l’Hôtel-Dieu de Lyon. Mobilisé en 1916, il est affecté à l’hôpital de Montigny-sur-Vesles (Marne). De retour, il devient interne en 1921 puis médecin en 1925. Le 3 avril 1930, il épouse à Lyon Marthe Marguerite Marie Giraud. Ils ont cinq enfants. En 1937, il devient responsable du pavillon des urgences de l’Hôpital Édouard-Herriot.
Le 14 janvier 1943, un arrêté de Pierre Laval, chef du gouvernement, dissout le Conseil municipal et institue une Délégation spéciale. Pierre Bertrand en est nommé Président et est installé le 20 janvier. Puis il est nommé maire par arrêté ministériel le 10 février 1943, et installé le 19 février.
Pendant les fonctions de Pierre Bertrand, la Ville de Lyon vit entre autres :
- son bombardement par l’aviation américaine le 26 mai 1944,
- la venue du Mal Pétain le 5 juin 1944 (il est informé du débarquement allié en Normandie au petit matin du 6 juin alors qu’il passait la nuit à Collonges avant de se rendre à Saint-Etienne),
- l’enterrement de l’unique conseillère municipale Jeanne Chevenard. Née Jeanne-Mélanie Viollet, cette syndicaliste ralliée à Vichy par anticommunisme est abattue par la Résistance dans le jardin de sa résidence à Parilly (Vénissieux) le 29 juin 1944.
Le 3 septembre 1944, un arrêté d’Yves Farge, Commissaire de la République, suspend le Conseil municipal et la délégation spéciale. Pierre Bertrand est démis de ses fonctions.
Le 11 novembre 1944, sur mandat d’arrêt d’Yves Farge, Pierre Bertrand est écroué à la prison Saint-Paul dans une affaire de dénonciations de médecins lyonnais à la suite desquelles plusieurs ont été fusillés. Relâché le 25 décembre 1944, il bénéficie d’un non-lieu.
Sur proposition d’Édouard Herriot, il reçoit la Légion d’honneur en 1954 pour faits de résistance.
Il meurt à Ramatuelle (Var) le 18 octobre 1980.