Vélodrome
En bref
- 1891 : pétition en faveur de la création d'un vélodrome au Parc de la Tête d'Or.
- 1893 : décision favorable de la Ville de Lyon.
- 27 mai 1894 : inauguration du vélodrome en même temps que l'exposition universelle, internationale et coloniale.
- 1914 : courses cyclistes et autres courses pendant l'exposition universelle de 1914.
- 1932-1933 : rénovation complète de la piste et des tribunes, installation de 4 sculptures.
- 5 septembre 1933 : inauguration du nouveau vélodrome.
- 1967 : création du Sprinter Club Croix-Rousse Caluire par Georges Préveral.
- 1980 : rénovation complète du vélodrome.
- août 1989 : championnats du monde de cyclisme sur piste.
- 2000 : fusion du Sprinter Club Croix-Rousse Caluire avec le Lyon Pistard Club, qui donne naissance au Lyon Sprint Evolution (LSE).
- 12 décembre 2005 : le vélodrome est dénommé Georges-Préveral lors de la séance du Conseil municipal.
- 8 avril 2006 : le vélodrome prend effectivement le nom de Georges-Préveral.
- 2016 : rénovation du vélodrome.
- 2017 : 1er tournoi de tennis Open Parc Auvergne-Rhône-Alpes.
- Longueur : 333,33 mètres.
- Largeur : 7 mètres.
- Inclinaison maximale : 43 degrés.
Une piste au cœur de la verdure
L’essor du cyclisme à Lyon
En 1891, les présidents du Bicy-Club, du Cyclophile lyonnais et de l’Union régionale des cyclistes adressent à la Ville une pétition en faveur de la création d’un vélodrome sur les pelouses vacantes du Parc de la Tête d’Or. L’administration étudie le dossier, auquel s’ajoutent d’autres pétitions. Mais le projet a des détracteurs et la presse de fait l’écho des polémiques autour du projet. La destruction d’un site pittoresque et l’abandon de la tranquillité des lieux constituent les principaux griefs. On espère bien que ces arguments pèseront en faveur de l’interdiction du projet par l’administration municipale.
La construction d’un vélodrome dans la grande île du parc s’impose pourtant en 1893. Le nouvel équipement est confié aux soins des architectes G. Bouilhères et F. Teysseire. Son inauguration a lieu dans le contexte de l’ouverture de l'exposition universelle, internationale et coloniale. Celle-ci est inaugurée le dimanche 27 mai 1894. Le vélodrome fait partie de la section des colonies, dont l'aménagement a été confié aux mêmes architectes.
De forme triangulaire avec des angles arrondis, la piste est en ciment de Grenoble sur des fondations en béton. Elle encadre un terre-plein central et est complétée par des tribunes d'une capacité de 3 000 personnes, ainsi que par des équipements pour les coureurs : cabines, douches, etc.
D’une exposition à l’autre
Cet équipement, qualifié de provisoire à ses débuts, est censé disparaître aux lendemains de l’exposition de 1894 tout comme l'ensemble des pavillons. Devant le succès grandissant du vélo, la concession du vélodrome est finalement prolongée. En 1909, le vélodrome manque toutefois d’être transformé en terrain de jeux et de sports pour la jeunesse à la demande d'Édouard Herriot. L’installation est en effet mal entretenue, elle est mal fréquentée et rapporte la modique somme annuelle de 500 F à la municipalité.
Le vélodrome reste finalement en place et est réutilisé lors de l’exposition universelle de 1914, également organisée à Lyon. Outre la petite reine, des courses d’ânes et de chiens attelés y sont organisés comme en témoigne l'affiche ci-dessous.
Dans les années qui suivent, le vélodrome accueille aussi bien des compétitions, des entraînements que des spectacles. Les courses de vélo se prêtent aux démonstrations de nouveaux modèles de cycles.
Une arène sportive encore méconnue
En 1932, la piste est jugée vétuste. Le maire Édouard Herriot conçoit un programme de rénovation d'envergure, pour lequel il souhaite employer une main d’œuvre de chômeurs. Les architectes Robert et Marin, lauréats du concours public, en dirigent les travaux. La piste est complètement refaite en chape-ciment et devient ovale. Les tribunes sont rénovées. Quatre statues sont réalisées à cette occasion, dont deux par les sculpteurs Marcel et Léopold Renard. Elles sont installées sur le mur d'enceinte.
En 1989, les Championnats du monde sur piste s’y déroulent et à cette occasion, la complète réhabilitation du vélodrome est décidée. La piste est désormais composée de résine synthétique. Lors de ces championnats, le Français Patrick Da Rocha remporte l’argent au Keirin et Régis Clère le bronze à la poursuite individuelle. Jeannie Longo remporte quant à elle deux médailles d’or. En 2017, le championnat de France de demi-fond y est organisé. De nombreuses courses cyclistes ont toujours lieu au printemps et à l'automne. Plusieurs écoles initient leurs élèves au cyclisme ou utilisent le plateau central d'éducation physique.
Lors des tournois de tennis Open Parc Auvergne-Rhône-Alpes, dont le premier a lieu en 2017, le terre-plein central du vélodrome est transformé en court de tennis. D'autres événements y prennent place, comme le festival "Roulez Jeunesse", "Divertisport" ou encore les "Parcours du cœur". En juillet 2020, une piscine éphémère est installée sur les pelouses du vélodrome.
Le vélodrome est baptisé du nom de Georges-Préveral le samedi 8 avril 2006, à la suite de la délibération du Conseil municipal de la Ville de Lyon prise lors de la séance du 12 décembre 2005. Cet ancien champion de cyclisme était, entre autres, le fondateur du Sprinter Club Croix-Rousse Caluire en 1967. L’association fusionne en 2000 avec le Lyon Pistard Club et donne naissance au Lyon Sprint Evolution (LSE). Depuis plus de 20 ans, l’association s’entraîne sur le vélodrome. Au total, le LSE compte 100 licenciés, 14 entraîneurs et une école de cyclisme.
La construction dans la Métropole de Lyon d'un nouveau vélodrome couvert reste pour l'instant à l'état de projet.
Dossiers
- Vélodrome, exploitation, organisation de courses : correspondance, rapports, dessin, plans, délibérations, cahiers des charges, traités, arrêtés, concessions, affiches (1887-1914, 485WP/8).
- Vélodrome du Parc de la Tête d'Or, travaux de reconstruction : plans (1931-1932, 933WP/45), projet, marché et suivi du chantier (1920-1935, 933WP/46).
- Stade municipal (Avenue Jean Jaurès), vélodrome du Parc de la Tête d'Or : construction, aménagement, entretien, occupation du vélodrome (1915-1952, 967WP/45).
- Parc de la Tête d'Or et vélodrome du Parc, gardiennage, surveillance du parc : procès-verbaux, correspondance, réglementation (1881-1918, 1140WP/85).
Iconographie
- Vue partielle de l'exposition de 1894 : héliogravure d'A. Dubail (1894, cote : 16FI/82).
- Vue d'ensemble de l'exposition de 1894 : eau-forte de B. Arnaud (1894, cote : 16FI/88).
- Exposition internationale et coloniale de 1894, installation d'un vélodrome dans la Grande Ile : plan lithographié (20/07/1893, cote : 3S/16).
- Exposition de Lyon en 1894, vélodrome avec le chalet et la grande piscine : plan imprimé (5/06/1893, 3S/18).
- Sadi Carnot et des personnalités en visite au pavillon indochinois de l'exposition de 1894, quelques heures avant l'assassinat de Carnot (25/06/1894, cote : 100PH/1/104).
- L'une des 4 statues du mur d'enceinte du vélodrome, représentant Philippidès, coursier athénien après son exploit à Marathon, par A. Maspoli : carte postale (s.d., cote : 4FI/553).
- Championnats du monde de cyclisme sur piste au vélodrome, 14-20/08/1989 : affiche illustrée (1989, cote : 2FI/3430).
- Réfection du vélodrome de la Tête d'Or par les services techniques (1980, diapositive couleur, cliché Massin, cote : 1508WP/96).
- Olympiades des écoles du 6e, remise des prix par Michel Noir au vélodrome du parc de la Tête d'Or (1992, diapositive couleur, auteur inconnu, cote : 1518WP/1126).
- BORDET Josette, "Parc de la Tête d'Or. Un vélodrome discret", La Ficelle n°126, mars 2021, p. 8-12.
- HARNOIS Hugo, "Le vélodrome invisible du parc de la Tête d'Or", Rue89Lyon du 23/05/2017.
- « Souvenir Georges Prévéral sur le vélodrome Tête d’Or », Le Progrès, 30/04/2011.