Olivier Chavanon, le sociologue
Le travail d’Olivier Chavanon sur la cité Mignot consiste à mieux connaître ses habitants, leurs trajectoires individuelles et familiales, les différentes mémoires dont ils sont porteurs, la variété des points de vue qu’ils expriment quant aux changements de leur environnement.
Cette recherche a deux caractéristiques principales : d’abord, elle s’inscrit dans la durée puisqu’elle est prévue sur plusieurs années.
Ensuite, elle a une visée longitudinale en ce sens que les locataires qui acceptent sont rencontrés à plusieurs reprises : avant le début des travaux, pendant ceux-ci, et une fois qu’ils seront achevés. Le profil des locataires de la cité Mignot est assez singulier. Certes, il y a de nouveaux arrivants. De jeunes ménages sont venus s’y installer au fil des attributions successives. Toutefois, on y constate toujours la présence d’une dimension intergénérationnelle. Ce sont parfois les grands-parents qui ont été les bénéficiaires d’un logement, puis leurs propres enfants, puis les petits-enfants. Toute une mémoire de l’immeuble et du quartier s’y est de la sorte sédimentée ; mémoire qui est d’une grande valeur scientifique.
Enfin, cette cité est implantée dans un quartier, la Confluence, qui tourne en quelque sorte la page du quartier populaire d’autrefois, créant ainsi chez les plus anciens habitants des sentiments assez variés et ambivalents, mélanges complexes de curiosité bienveillante, de méfiance ou de franc rejet des évolutions récentes.