Le palais Saint-Jean : urbanisme, architecture, ameublement, collections
Un dossier des Archives municipales de LyonPrix braderie : 2€ (au lieu de 5€)
+ 3€ de frais de port
Par Jack Bost, Gérard Bruyère, François-Régis Cottin, Bernard Deloche, Jean Guillemain, Guy Parguez et Nathalie Mathian
Le promeneur ou le touriste, qui admire la cathédrale Saint-Jean depuis le quai de Saône, ou qui traverse le fleuve pour s’y rendre, ne peut manquer de remarquer l’imposant bâtiment qui flanque son chevet.
Son attention est attirée par la tour à clocheton à l’angle du bâtiment et les deux portiques jumeaux qui ornent la cour. Si, piqué par la curiosité ou cherchant son passage vers la cathédrale, il pénètre plus avant vers les escaliers, peut-être même lira-t-il l’inscription, gravée au fronton du portique de droite : « palais Saint-Jean ».
Cette appellation récente (elle a été portée vers 1974 à l’arrivée des Archives Municipales en ces lieux) est maintenant une désignation bien établie. Même si elle est commode pour désigner l’ensemble éclaté à ce jour entre différentes institutions, elle n’éclaire guère le visiteur et ne lui permet pas de comprendre qu’il a devant les yeux la résidence historique des archevêques de Lyon.
Encore moins, les façades qu’il aperçoit d’une ordonnance XVIIe siècle mais, remodelées par le XIXe siècle ne lui permettent pas d’apprécier qu’en ces lieux, depuis les premiers siècles de l’ère chrétienne, ont résidé les chefs spirituels de la ville devenus aussi au Moyen Age ses seigneurs temporels. Un œil extérieur ne voit pas non plus que les structures des locaux remontent au XVe siècle, avec des éléments du XIIe siècle en sous-sol.
Il y a, en effet, une distance considérable entre le palais médiéval édifié pour Charles de Bourbon qu’on voit sur la miniature du manuscrit de Pierre Sala et l’édifice que se sont efforcés de transformer en hôtel particulier Morand, Soufflot et Toussaint Loyer au XVIIIe siècle.
On peut penser, avec François-Régis Cottin, que l’influence de l’évêque du Puy et abbé de Cluny, Jean de Bourbon, qui nous a laissé en l’hôtel de Cluny, à Paris, un des édifices les plus élégants du XVe siècle, n’a pas été sans inspirer le palais lyonnais de son neveu Charles, le jeune archevêque de Lyon.
Lyon, 1992, 325 p.