Palerne de Savy (1735-1825)

Maire de Lyon du 12 avril au 23 décembre 1790

En vertu de la loi du 14 décembre 1789, Lyon, comme toutes les communes de France, se pourvoit d’une administration de forme imposée : début février, 1790 des « bureaux de vérification » enregistrent les « citoyens actifs » (= imposés) qui ont élu leurs représentants au sein de 32 assemblées de quartiers. Ces représentants élisent les membres du Conseil général de la Commune, dont le maire. La proclamation publique des élections a lieu le 12 avril 1790. Ce corps municipal constitue un conseil disparate, dont le maire va avoir du mal à coordonner l’action.

Ce dernier, Fleury-Zacharie-Simon Palerne de Savy, appartient aux notables de la ville. Né à Lyon le 6 décembre 1733 (paroisse Saint-Paul) dans une famille anoblie par les charges (son père était Trésorier de France), il devient avocat général du roi en la Cour des monnaies, est reçu membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et, en 1789, exerce les fonctions de commissaire et syndic de la noblesse du Lyonnais.

Pris entre les « démocrates » ou « patriotes », dont le chef à Lyon était Jean-Marie Roland de la Platière, et les contre-révolutionnaires qui, avec Jacques Imbert-Colomès, s’épuisaient en complots stériles, les modérés se heurtent à d’inextricables difficultés financières, dans une atmosphère d’agitation continuelle.

Profitant d’une situation qui favorise toutes les surenchères, les « Rolandistes » emportent facilement les élections de décembre 1790. Le 23 décembre, Louis Vitet est élu maire. Palerne se retire et se fait prudemment oublier.

Les jugements sur son compte sont contradictoires. « Un traitre fieffé, plein de préjugés du vieux régime, de la morgue des robins, de l’insolence des gens du roi, dévot jésuitique, pleureur et tartuffe » : cela faisait beaucoup pour un seul homme. Il est vrai que Madame Roland, auteur de ces lignes, ne s’embarrassait pas d’objectivité, et qu’en l’occurrence elle ne pardonnait pas à Palerne d’occuper la place qu’elle avait ambitionnée pour son mari. On s’en doute, la louange officielle tinte d’un autre son.

Palerne serait mort âgé de 102 ans, en 1835, on ne sait où (l’indication de Bourg-Argental, donnée par les biographes, ne se vérifie pas).