Antoine Gailleton (1829-1904)
Maire de Lyon du 26 avril 1881 au 20 mai 1900
Vers l'indépendance municipale
Après Jacques Louis Hénon et Claude Désiré Barodet, c’est à nouveau un médecin qui assume les fonctions de maire de Lyon de 1881 à 1900.
Sa naissance, anecdotique, mérite d’être contée. Sa mère, Antoinette Pulliat, se rend en ville et passe sur le pont du Change. Prise de premières douleurs, elle est alors recueillie dans le poste des soldats, situé au milieu du pont et donne naissance à Antoine …
Ayant effectué ses études de médecine à Paris, il revient sur Lyon et devient, en 1864, chirurgien major de l’Antiquaille. Il occupe un peu plus tard la chaire de clinique dermato-vénérologique à la nouvelle Faculté de médecine de Lyon.
En 1870, à la chute du Second Empire, Antoine Gailleton est désigné parmi les membres du Comité de Salut Public, qui prend en main le sort de la ville et proclame la République le 4 septembre. Aux premières élections du 15 septembre, Gailleton est élu conseiller municipal, sous les mandats de Louis Hénon puis Désiré Barodet.
Le Conseil municipal lyonnais, élu en juin 1873, s’oppose très vivement au Préfet. Le conflit aboutit au retour du système du Second Empire : c’est le Préfet qui gouverne la ville avec une commission municipale qu’il choisit. En novembre 1874, bénéficiant d’un léger progrès, l’assemblée municipale élue a le droit de désigner un président ; elle choisit Antoine Gailleton. C’est dire que la 1ère accession de Gailleton en 1881 à la mairie de Lyon signe le retour à une indépendance municipale, mais elle est encore contrôlée puisqu’il est maire « nommé ». Lorsqu’enfin avec la loi du 28 mars 1882 sur les municipalités, la population lyonnaise peut élire son maire, Gailleton est plébiscité.
Durant ses mandats, cet ardent républicain met en place un vaste programme d’actions.
L’homme de sciences qu’il est fait porter ses efforts sur :
- l’amélioration de l’hygiène publique avec les créations d’un service des eaux de conception moderne et d’un bureau d’hygiène en 1890 ;
- la modernisation des transports en commun avec les tramways électriques, qui facilitent la pénétration de quartiers nouveaux dès 1896.
Il est à l’origine d’une ère de grands travaux d’urbanisme :
- démolition et reconstruction du quartier Grolée ;
- dégagement des quartiers Saint-Paul et de La Martinière ;
- renouvellement ou construction de ponts.
Gailleton s’intéresse aussi à l’enseignement, secondé en cela par l’architecte en chef de la Ville, Abraham Hirsch :
- construction d’un grand nombre d’écoles primaires ;
- réalisation de la Faculté de médecine.
En 1888, il fait entrer au Conseil municipal l’un de ses collègues médecins : Victor Augagneur. Mais au cours des années, des divergences entre les deux hommes apparaissent… La combativité d’Augagneur trouve son aboutissement le 20 mai 1900 : il devient maire de Lyon. Antoine Gailleton reste, jusqu’à sa mort, conseiller municipal, tout en reprenant ses fonctions de médecin.
Les réalisations
- Aménagement de certains secteurs urbains : quartiers Grolée, Saint-Paul
- Constructions de ponts : Galliéni, de la Boucle, Morand
- Le monument des Jacobins
- Le monument aux enfants du Rhône
- La préfecture
- La fontaine Bartholdi
- La Faculté de médecine
Place Antoine-Gailleton (2e arrondissement)
- Dénomination attribuée par délibération du Conseil municipal le 29 avril 1907
- Antérieurement : place Grolier
Quai Antoine-Gailleton (2e arrondissement)
- Dénomination attribuée par délibération du Conseil municipal le 29 avril 1907
- Antérieurement : quai de la Charité
Monument à Antoine Gailleton
- Emplacement : place Gailleton
- Décision prise par délibération du Conseil municipal le 22 juillet 1907
- Inauguré le 15 janvier 1915
- Modifié en :
- 1942 : bronzes fondus sur décision du gouvernement de Vichy
- 1959 : mise en place d’un buste en pierre.
Etat civil
- Acte de naissance d'Antoine Gailleton (17/11/1829, 2E/247, acte n°500).
- Acte de mariage d'Antoine Gailleton (05/04/1899, 2E/1787, acte 153).
- Acte de décès d'Antoine Gailleton (09/10/1904, 2E/1974, acte 2757).
Carrière municipale
- Procès-verbal d’installation d’Antoine Gailleton (26 avril 1881, 2CM/42, vue 5).
- Registres de délibérations pendant son mandat (20/05/1900-29/10/1905, 1217WP/160-167), numérisés et consultables sur le site des Archives.
- Archives d'Antoine Gailleton, Maire de Lyon de 1881 à 1900 (1863-1904, 773W/1-20).
- Traité pour la décoration du grand escalier neuf du Palais des arts, entre Pierre Puvis de Chavannes et la Ville de Lyon, rédigé par Puvis de Chavannes et co-signé par le peintre et par Antoine Gailleton, maire de Lyon (14/08/1883, 65II/106).
- Lettre de Paul Deschanel à Antoine Gailleton (maire de Lyon de 1881 à 1900), en vue de l'acquisition par la Ville d'une sculpture d'un élève de Falguière (16/04/1897, 65II/36).
- Funérailles de maires, dont Antoine Gailleton (1882-1907, 650WP/10).
Sur Antoine Gailleton
- Notes sur Antoine Gailleton par Paul Rochex, son ancien secrétaire particulier (1909, 1II/114/1).
- Le maire Antoine Gailleton et son conseil municipal : dessin sur papier calque par Girrane (sans date, cote : 63FI/216).
- Autopsie d'un chien par le docteur Gailleton, extr. d'une planche sur la médaille des chiens : typogravure NB par Girrane (1897, cote : 63FI/92, détail)
- Buste du docteur Gailleton : photographie NB par Charles Textor (1891, cote : 1PH/9603).
- Buste du monument à Antoine Gailleton : photographie NB sur plaque de verre (1839, cote : 3PH/353)
- Monument à Antoine Gailleton : photographie NB sur plaque de verre par E. Pernet ou E. Poix (sans date, cote : 8PH/263).