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1930, catastrophe à Fourvière

Photo de pompiers devant l'éboulement

Dans la nuit du 12 au 13 novembre 1930, la colline de Fourvière s’est éventrée, tuant 40 personnes.

En ce début de novembre, Lyon entre dans l’hiver et se prépare à commémorer l’armistice. Quelques signes avant-coureurs apparaissent… Le 10 novembre 1930, Rémy Méjat, adjoint technique de la Ville de Lyon empruntant la montée du Chemin-Neuf est intrigué par des filets d’eau ruisselant du mur. Quelques mètres plus haut, les terrasses de l’hôpital des Chazeaux présentent déjà des affaissements. L’administrateur de l’hôpital signale les faits à M. Chalumeau, ingénieur en chef de la Ville. Ce dernier se déplace sur les lieux le 12 novembre au matin et fait prendre quelques mesures, car entretemps, la façade d’un bâtiment annexe des Chazeaux commence à se bomber sous la pression de l’eau.

Certaines salles de l’hôpital sont évacuées, la circulation des poids lourds est interdite dans le Chemin-Neuf. Chalumeau prévoit aussi des consolidations sur les murs. Les événements qui se déroulent la nuit suivante ne lui en laissent pas le temps.
 

Vers 0 h 50, un premier glissement de terrain prive le quartier d’électricité et fait converger sur les lieux de nombreux sauveteurs.

Une heure plus tard, une seconde coulée plus forte encore ensevelit pompiers et gardiens de la paix qui sont en train d’œuvrer sur site. Elle détruit tout le bâtiment de l’Hôtel du petit Versailles, en même temps qu’une partie des immeubles voisins et du couvent des Dames de Sion, occupé par des femmes âgées. Enfin, un peu avant 3 heures, un ultime effondrement achève la destruction de ce qui existait encore.

19 pompiers, 4 gardiens de la paix, 17 habitants des immeubles détruits des 6, 8, 10 de la rue Tramassac ont été les victimes de ce tragique événement.

Les jours, les années qui suivent tentent de répondre à la question du pourquoi. L’obstruction progressive des voies d’écoulement naturelles et des puits a provoqué une accumulation des eaux pluviales et l’engorgement des sources.

Bloquées par le front de moraine jurassique sur laquelle repose Fourvière, les eaux retenues ont fini par décoller la roche de terre superficielle, entraînant les éboulements. Ce scénario s’est répété plusieurs fois dans l’histoire, notamment en 840 et en 1795.

La catastrophe de Fourvière a un retentissement national, voire international et entraîne un fort mouvement de solidarité. Dès le 14 novembre, il faut dégager les 40 000 tonnes de terre qui se sont abattues sur le quartier.
Les craintes de nouveaux éboulements persistent et tout un système de surveillance de la colline est mis en place. Tout en s’occupant des gravats, on s’attache à secourir la détresse des survivants : un comité de secours est mis en place par Edouard Herriot.

Le Parlement vote une indemnité de 15 millions de francs.

De simples particuliers vont aussi apporter leurs concours.

Des années après, les craintes d’un autre éboulement subsistent, puisqu’en 1932 une corniche située près du clos Bissardon s’écrase sur des immeubles situés 51 et 52 cours d’Herbouville, faisant 27 morts.

En 1977, sur le même cours, un autre immeuble est emporté. Les causes ? Une accumulation importante d’eaux pluviales derrière des murs de soutènement…