1815, Napoléon et Lyon
Napoléon et Lyon
Lyon a toujours eu une place particulière pour Napoléon. C’est une ville qu’il a connue avant la Révolution, puisqu’il y déjà séjourné à l’été 1786. C'est aussi une ville à qui il a redonné sa prospérité en relevant les façades détruites de Bellecour et en passant commande auprès de l’industrie de la soierie. C’est enfin une ville dont les élites ont soutenu le coup d’État du 18 Brumaire, par lequel il prend le pouvoir en mettant fin au Directoire et à son action jusqu’en 1812.
Retour de flamme
A la suite à son premier exil à l’île d’Elbe, Napoléon débarque au Golfe Juan le 1er mars 1815 et ouvre ainsi la dernière séquence de son règne avec les Cent-Jours. Remontant par les Alpes, il entre le 7 mars à Grenoble.
A cette même date, le maire de Lyon et le préfet se décident à rendre publique la nouvelle du débarquement, connue à Lyon depuis trois jours. Le comte de Fargues, alors maire de Lyon, se montre assez virulent sur le retour de l’empereur honni… Le 8 mars, le comte d'Artois, futur Charles X, arrive à Lyon pour défendre la ville. Mais ne réussissant pas à mobiliser les Lyonnais, il quitte la ville, où l'Empereur fait son entrée le 11 mars après 9 h du soir. Etrangement, le comte de Fargues, qui à l'arrivée de l'Empereur n’a pas choisi de démissionner, trouve une conviction politique nouvelle comme en témoigne l’affiche qu’il fait placarder ce même jour.
Durant son bref séjour à Lyon, l’Empereur signe une série de décrets qui donnent l'esprit de son nouveau pouvoir, destiné à asseoir son autorité. Il quitte Lyon pour se rendre à Paris le 13 mars. Ce même jour, il rétablit la cocarde tricolore et laisse une proclamation fameuse :
« NAPOLEON, par la grâce de Dieu (...). LYONNAIS, au moment de quitter votre ville (...), LYONNAIS, je vous aime ».
Les mots qu’il emploie confirment la dimension affective qui lie l’Empereur à Lyon.