Plan terrier
3S/765 - 1771
Ce document manuscrit est le plan terrier du territoire de la Jayère Balmont, paroisse de Vaise. Il couvre un territoire allant de Vaise (Montribloud) à l'île Barbe. Il fait référence au Terrier Béraud de 1639, mais il a été rédigé en 1771.
Il se présente sous la forme de deux feuilles de papier collées écrites à la plume, qui ne comportent pas d’échelle.
Ce plan à visée informative représente de larges parcelles de terrains avec l’emplacement des routes. Les plans d’eau et les constructions (moulins, habitations) sont grossièrement dessinés. La route passant au sud du plan est appelée le « grand chemin de Lyon à Anse ou à Ville Franche », celle à l’est la « route d’Ecully à l’isle Barbe ».
Il s’agit ici d’un plan d’appartenance des terres, où l'on voit que chaque parcelle est attribuée. L’objectif ici n’est pas de rendre compte du terrain à la manière d’un plan réaliste, mais plutôt de justifier les droits des propriétaires des différentes parcelles.
La grande spécificité du plan réside dans ses annotations. On précise les particularités de chaque terrain (présence de chemins, d’étangs, de maisons, de vignes...), leur propriétaire ou leur tenancier. Le plan correspond à un livre terrier, qui est un registre contenant les lois est usages d’une seigneurie (descriptions de biens, droits et conditions des personnes, redevances etc.) Dès le XVe siècle, les terriers s’imposent comme des outils administratifs. L’évolution de leur présentation traduit une volonté d’améliorer la gestion des terres. Dans le terrier, le tenancier reconnaît tenir les parcelles en servitude du seigneur, à qui il doit des redevances en nature ou en argent selon leur nature (terre, pré, bois…).
Ce type de plans permet de donner une idée du foncier lyonnais avant la Révolution. Le cadastre, mis en place par Napoléon au début du XIXe siècle, s'inscrit dans la continuité des terriers en estimant la valeur des biens pour définir l'impôt foncier à prélever.
DOCUMENT COMPLÉMENTAIRE : plan des quartiers de Fourvière et Saint-Just par Chevallard
Ce plan dressé par Chavallard s'inscrit dans la lignée des plans terriers de la fin du XVIIIe siècle, également appelés atlas de rentes nobles. Ces rentes représentent les droits perçus par les seigneurs qui louent leurs terres. Le plan enregistre les noms des propriétaires et le type de terrain.
Aujourd’hui, ce plan permet aussi de visualiser le paysage du quartier de Fourvière au XVIIIe siècle. Les vignes sont omniprésentes et les habitations s’étalent autour d’une seule rue. Au centre apparaît la rue Roger-Radisson, alors que le Chemin-Neuf est reconnaissable à droite du plan. On devine également le couvent de l’Antiquaille avec son jardin à la française.